09/03/2022

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Avant l’arrivée de la fée électricité, les rivières ont vu leur cours dévié afin d’alimenter nos industries en force motrice. Cela a également été le cas le long de la rue Basse.

La rue Basse relie les rues du Coq et de l’Isle à la rue Poupinel. Elle tient son nom de sa situation topographique, en opposition à la rue Haute, aujourd’hui dénommée rue Charles-de-Gaulle.

Au XVIIIe siècle, elle reliait la Porte du Coq et celle de L’Isle, à la Porte de Chartres. Elle évitait les embouteillages du centre-ville et de la rue Haute, permettant la desserte du quartier artisanal des tanneries, boucheries, teintureries, mégisseries *, four banal, pressoir banal… mais aussi du lavoir.

Un lavoir ? Mais il n’y a pas d’eau rue basse !
À cette époque, l’activité économique de cette rue a nécessité la création d’un bief en provenance de la Rémarde pour produire de la force motrice. Ainsi une partie de l’eau de la rivière avait été déviée au droit des habitations de la rue Basse, depuis la vanne située au niveau la Grande Teinturerie à l’extrémité ouest de la rue.
Dans les années 1970, la municipalité a décidé de recouvrir ce bief, le cours d’eau devenant alors invisible, s’écoulant dans des tuyaux enfouis. «Si nous n’avions pas fait procéder au bouchage de ce bief nous aurions eu des ennuis avec le mur de soutènement de la rue Basse», confiait le maire lors du conseil municipal du 24 avril 1972.

Aujourd’hui, la Rémarde, du moins une partie de son débit, coule encore sous la rue Basse. On peut toujours l’observer en amont au niveau de la vanne toujours en place, puis son cours disparaît avant de retrouver l’air libre et son lit au niveau du 22 rue Basse.

Entre-temps le lavoir a laissé place au parking situé à l’angle de la Basse et de la rue du… Lavoir.

* tannage des peaux d’ovins de caprinés destinées à l’industrie de la ganterie, cordonnerie et de l’habillement.

Source : Ouvrages de la Société Historique et Archéologique de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Merci à Thérèse Leclerc pour les illustrations.