25/01/2022

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La forêt domaniale du Bréau-Dourdan compte 1830 hectares situés sur les communes de Dourdan, Les Granges-le-Roi et Corbreuse pour le département de l’Essonne puis sur Sainte Mesme et Saint-Arnoult-en Yvelines dans les Yvelines. Ce poumon vert parfaitement conservé est un élément majeur de notre patrimoine.

Avec ses peuplements classés, ses arbres de légende, une grande qualité sylvicole, des espèces animales et végétales remarquables, la forêt du Bréau-Dourdan offre une multitude de facettes changeantes par son relief et ses paysages : les landes à bruyères laissent place aux sous-bois clairs des chênaies ou aux nouvelles cépées de châtaigniers…
Les allées rectilignes réunies aux carrefours en étoile témoignent de son passé de forêt royale fréquentée par les rois, princes et seigneurs qui y pratiquaient la chasse. Les grands animaux comme les sangliers, chevreuils et cerfs sont toujours présents sur le massif.

Il était une fois la forêt…
Ce territoire boisé, parcouru de cours d’eau, a été un site privilégié pour l’implantation humaine. On y retrouve ainsi des traces depuis le néolithique ancien (4000 ans av J.C.).
Les Ligures, Celtes et Romains ont contribué à y rendre l’économie locale florissante.
Mais dès le IIIe siècle, les invasions successives des peuples Barbares et Normands laissent derrière elles ruines et peurs jusqu’à l’apparition de la féodalité apportant la protection des populations par les seigneurs.
La forêt apporte alors des ressources vitales pour les paysans qui y puisent le bois pour construire et se chauffer, la nourriture avec le gibier, les fruits et les plantes. Le gland permettait de nourrir les cochons et les châtaignes servaient à l’élaboration d’un pain très précieux lors des famines.
Rois et Princes se transmettent la forêt au fil des règnes, avant son acquisition par la famille d’Orléans et qui en restera propriétaire jusqu’à la révolution.
En 1870 l’ancienne forêt royale de Dourdan devient propriété de l’État, tout comme l’ancienne forêt privée du Bréau en 1979.

Le chêne domine
Le chêne sessile est l’essence majoritaire de la forêt (70%). Il possède une croissance remarquable avec une régénération naturelle aisée et facilitée par des glandées productives.
Le chêne pédonculé est rare (environ 1%), le châtaignier est présent principalement sur le massif du Bréau (10%), charme (8%), hêtre, pin sylvestre et laricio accompagnent le chêne. Les autres feuillus et fruitiers ou bois précieux sont également à signaler.
Depuis 2010 un verger à graines de pommiers et poiriers sauvages fournit des graines d’origine connue au service graines et plants de l’ONF (Office Nationale des Forêts).

Une soixantaine de mares
Un réseau de 60 mares constitue l’intérêt écologique majeur de la forêt. Depuis plus de 15 ans des travaux de sauvegarde et de mise en valeur sont menés suivant un plan de gestion et d’entretien établi. L’étude de la faune et de la flore a permis de mettre en évidence la présence d’espèces rares et protégées.

Une douzaine d’espèces végétales remarquables a déjà été répertoriée. Parmi lesquelles plusieurs protégées régionales et certaines espèces assez rares en Île-de-France.

Les champignons aussi…
Les amateurs sont nombreux à parcourir les parcelles forestières et les lisières à la recherche de cèpes, chanterelles et autres espèces comestibles. Les relevés mycologiques traduisent d’ailleurs une bonne diversité : plus de 1000 espèces peuvent se rencontrer en automne, toutes n’étant pas consommables.Dans les forêts publiques et avec autorisation le volume prélevé ne doit pas excéder 5kg, soit 5 litres.
De même les cueillettes florales en fonction des saisons peuvent être préjudiciables si elles sont trop nombreuses. Si la cueillette est tolérée sous conditions, la vente est interdite.
Sont interdites également les cueillettes de plantes protégées.

Parmi les espèces animales
La forêt recense une quarantaine d’espèces d’oiseaux protégées, 8 espèces d’amphibiens, 6 espèces de reptiles, un grand nombre d’invertébrés comme les lépidoptères (papillons), coléoptères, odonates (libellules et demoiselles)… ainsi que des mammifères comme le renard, blaireau, lièvre, lapin, cerf, chevreuil, sanglier, des mustélidés (putois, fouine, belette, martre) et 6 espèces de chiroptères (chauves-souris).



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Et si la conservation de vieux bois était vitale pour nombre d’espèces ?
La conservation d’arbres matures, sénescents et morts permet de compléter la mosaïque des habitats forestiers et de boucler le cycle de la vie de la graine : de la germination à la mort de l’arbre. Scarabées, capricornes, beaucoup d’insectes, mais aussi batraciens, reptiles, petits rongeurs, oiseaux, nombre de champignons et toute une foule d’êtres vivants y trouvent le gîte et le couvert, beaucoup travaillent pour décomposer le bois en humus.
Vous croiserez en forêt des « anciens », ces très vieux arbres toujours debout et protégés. Certains portent un nom en mémoire de leur histoire, de leur forme et tous ont vu se succéder des générations d’hôtes et de forestiers. Les arbres remarquables de la forêt du Bréau-Dourdan sont nombreux : le chêne de Saint-Louis, des 6 frères ou celui de Marie Poussepin par exemple. Ils nous racontent notre histoire.
25% des espèces forestières dépendent de la présence de bois morts ou vieillissants.