31/08/2021

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Au début du XXe siècle, l’usage des matières fossiles faisait déjà débat dans notre commune lorsqu’il a fallu choisir la source d’énergie pour alimenter l’éclairage public.

Le 26 août 1888, le bail d’éclairage public de la ville a été renouvelé pour 9 ans par le conseil municipal. Il était assuré à l’époque avec du pétrole de première qualité et en service lors des mois d’octobre, novembre, décembre, janvier, février et mars. 
En 1910, le même conseil devait se prononcer pour l’abandon du pétrole au profit du gaz ou de l’électricité. 
D’un côté, il y avait les écologistes de l’époque avec le Docteur Gaston Poupinel, le  maire, qui pensaient que l’électricité était l’énergie la moins polluante et de l’autre Victor Roulleau et Émile Thiol, qui voyaient dans le gaz l’avantage de fournir l’éclairage et le chauffage. 
Pour conforter sa majorité, Gaston Poupinel démissionne de son poste de Maire, ce qui occasionne des élections complémentaires, véritable référendum « pour ou contre l’électricité ? ». 
Le résultat a été très net : Poupinel : 152 voix – Thiol 70 voix
Mais finalement le conseil municipal en décide autrement et Gaston Poupinel est battu à l’élection de Maire le 10 juillet 1910 par le score de 8 conseillers en faveur de Victor Roulleau et 4 pour lui.. 
Malgré l’acharnement dont aura fait preuve Gaston Poupinel et ses soutiens au sein du conseil municipal pour promouvoir l’électricité, rien n’y fera. Le choix du gaz a finalement été adopté le 13 juin 1911. 
Une usine de fabrication de gaz a donc été construite sur la commune. Elle alimentait également celle de Rochefort. La houille arrivait par tombereau et alimentait de grands fours, fournissant le gaz pour l’éclairage, le chauffage et la force motrice. 
En 1912, Gaston Poupinel est redevenu maire de Saint-Arnoult-en-Yvelines. 
Bien plus tard, en 1963, l’usine est appelée a être détruite. Mécontents de cette fermeture annoncée, le conseil municipal et le Maire de Rochefort, en signe de protestation, se sont allongés sur la « route Nationale 188 », aujourd’hui la rue du Docteur Camescasse. En vain… l’électricité avait enfin vaincu le gaz.

Sources : Ouvrages de la Société Historique et Archéologique de Saint-Arnoult-en-Yvelines.