25/04/2024

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Trois semaines de déconstruction auront été nécessaires à l’entreprise Colas pour faire disparaitre un pan de l’histoire contemporaine de notre commune à savoir la friche immobilière de l’avenue Henri Grivot. 

Sitôt les engins et le personnel de déconstruction repartis vers d’autres chantiers, ceux de l’INRAP, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, ont pris possession des lieux dès le mercredi 10 avril. Après quelques jours à ausculter les premières couches du sous-sol, l’institut dispose de trois mois pour rendre son bilan sur la richesse patrimoniale ou non de cette zone appelée à accueillir de futurs Arnolphiens dans des logements flambant neufs.
Le début des travaux est espéré pour le mois de septembre. Mais il reste conditionné par le bilan de ce diagnostic archéologique.

QUESTIONS À l’INRAP
En quoi consiste le diagnostic ?
Réalisé en amont du chantier d’aménagement, le diagnostic archéologique sert à vérifier si un site recèle des traces d’occupation humaine. Cette opération permet par des études de terrain, le plus souvent des sondages à la pelle mécanique, de détecter et de caractériser les vestiges éventuellement présents sur le site. Si aucune fouille n’est ensuite prescrite, le diagnostic constituera la seule source d’informations sur le patrimoine archéologique du site.
 
Tous les chantiers de construction nécessitent-ils un diagnostic archéologique au préalable ?
Les aménagements concernés sont des constructions ou des travaux, dont la localisation est située sur une zone connue pour sa « sensibilité archéologique » : les zones d’aménagement concerté (ZAC) et les lotissements d’une superficie supérieure à 3 hectares ; les travaux soumis à déclaration ou autorisation en application du code de l’urbanisme ; les aménageurs et ouvrages soumis à l’étude d’impact (routes, déchetteries, carrières…) ; les travaux sur les immeubles classés au titre des monuments historiques. En dehors de ces zones, dont la sensibilité archéologique est connue, le préfet de région, par délégation le service régional de l’archéologie (SRA) au sein des directions régionales des affaires culturelles (Drac), peut émettre une prescription de diagnostic s’il dispose d’informations lui indiquant qu’un projet est susceptible d’affecter des éléments du patrimoine archéologique. Toutefois, la prescription de diagnostic n’est pas systématique : les travaux projetés peuvent ne présenter aucune atteinte notable au patrimoine connu ou présumé ; l’aménageur peut également procéder à des modifications (assiette du projet, aménagement technique) afin de rendre compatible sa réalisation avec la sauvegarde du patrimoine archéologique.

Quelles peuvent-être les conséquences sur le chantier de construction en fonction des découvertes ?
Si le diagnostic confirme la présence de vestiges significatifs sur le plan scientifique ou patrimonial, le préfet de région peut :
- prescrire la réalisation d’une fouille pour recueillir les données archéologiques 
- demander la modification du projet afin de réduire l’impact des travaux sur le patrimoine archéologique et d’éviter en tout ou partie la réalisation de la fouille.

Qui prend en charge le coût de ce diagnostic et celui des fouilles éventuelles conséquentes au diagnostic ?
Le diagnostic est financé par la redevance d’archéologie préventive (RAP), dont les modalités de calcul sont fixées par le code du patrimoine. Les aménagements, à partir de certains seuils, engendrent le paiement de cette redevance qu’il y ait ou non prescription archéologique. 
Le coût de la fouille est à la charge de l’aménageur. L’opérateur lui facture directement ses prestations en application du contrat (ou du marché public) conclu entre les parties. Dans certains cas, le coût des fouilles est complètement pris en charge. À la demande de l’aménageur, il peut être subventionné par le Fonds national d’archéologie préventive (Fnap), dans les conditions fixées par l’article L524-14 du code du Patrimoine.

À SAVOIR
Si le diagnostic a été mené sur les 2 700 m2 libérés de toute construction côté pair de l’avenue Henri Grivot prévu pour y accueillir 78 logements, commerce et parkings, il l’a été également sur la bande herbeuse côté impair, là où est projetée la réalisation d’une halle pour y recevoir une partie des commerçants du marché dominical et le futur poste de police municipale. Les archéologues se sont aussi attardés au 3 rue Poupinel, afin d’estimer la richesse archéologique du sous-sol de cet îlot de 1 130 m2 où potentiellement pourront sortir de terre 34 logements, dans le cadre du projet dénommé « Porte de Chartres ». 

À quoi ressemblera la nouvelle avenue Henri Grivot ?
Dès que le résultat du diagnostic le permettra, verdict attendu d’ici 3 mois, l’aménageur EXIA devrait entamer les travaux de construction prévus pour débuter en septembre 2024. Deux années seront nécessaires pour permettre à cet axe de circulation de jouer pleinement son rôle de liaison entre le centre-ville historique et ses commerces avec l’axe parallèle constitué par la rue des Remparts et ses services de proximité à savoir La Poste, la salle de spectacle et de cinéma Le Cratère, la salle des fêtes Le Colombier, l’office du tourisme communautaire, la future maison médicale et le centre commercial des Remparts.
 
Logement, commerce, terrasse avec halle couverte et parking public
L’îlot Grivot a été revendu par l’Établissement Public Foncier d’Île-de-France (EPFIF) au promoteur immobilier EXIA pour y construire deux immeubles distincts de 30 et 48 appartements, un espace commercial de 160 m2 à vocation de restauration, une terrasse couverte située au-dessus de la cave médiévale, 60 places de stationnement pour les résidents et un parking public de 21 places.
 
30 logements inclusifs
Les 30 logements inclusifs seront de type T1 et destinés à des personnes âgées et/ou handicapées. Les lieux disposeront de parties communes, notamment une salle à manger. Ces logements sociaux seront gérés par le bailleur social ARCADE. 

48 logements de T2 à T5
Le second programme de l’opération comptera 40 logements sociaux gérés par « I3F » et 8 logements locatifs privés dont la répartition sera la suivante : 17 T2, 20 T3, 9  T4 et 2 T5.

Un local commercial
D’une surface de 200 m2, ce local sera la propriété de la commune et permettra de créer un véritable lieu de vie et de rencontre par le souhait d’en faire une brasserie et un salon de thé. 

Une halle recouvrant la cave médiévale
Située au milieu de la placette faisant face à la future brasserie, la construction de cette halle est le fruit d’un long travail collaboratif avec l’Architecte des Bâtiments de France. Sa vocation est autant de valoriser ce nouvel espace de rencontre et de vie que de protéger la cave médiévale qu’elle recouvre, cave dont l’avenir plus lointain reste en discussion avec le conservateur des affaires culturelles (DRAC). 

Un parking public
Composé de 21 places, ce parking financé par la municipalité permettra d’offrir aux Arnolphiens et aux visiteurs de tous horizons le stationnement gratuit le temps de faire leurs courses dans le centre-ville réhabilité. 

Halle du marché et police municipale
La bande herbeuse actuelle située côté pair est destinée à accueillir la future grande halle pour y abriter une partie des commerçants du marché dominical. Les futurs locaux de la police municipale seront ainsi construits au milieu du centre-ville, dans la continuité des bâtiments actuels qui hébergent la Caisse d’Épargne et la BNP.

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Après
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