Avril en forêt : les oiseaux se font entendre Les migrateurs hivernaux repartent, preuve en est les vanneaux huppés disparus de nos régions de campagne, pour rejoindre leurs contrées nordiques d’origine et c’est le moment du retour d’autres de nos voyageurs venus du sud pour une nouvelle saison de reproduction sur notre territoire : le « coucou » fait partie de ceux-là. Partout autour de nous les oiseaux mettent beaucoup d’animation et en particulier leurs vocalises printanières animent jardins parcs et forêts. Soyons à l’écoute !
Que signifie toutes ces vocalises ? Les émissions vocales des oiseaux, les chants et les cris, représentent une fraction importante de leur comportement. On admet généralement que les chants, un assemblage complexe de notes rythmées dont seuls les passereaux en ont le secret (appelés jadis « oiseaux chanteurs »), servent à éloigner les rivaux du territoire choisi et à attirer la femelle. Les cris, plus brefs, ne comportant que 4 ou 5 notes, transmettent des informations diverses. Cependant il est parfois difficile de tracer une limite entre chants et cris…
Tous ces sons que l’on entend servent à communiquer toutes sortes de renseignements indiquant le sexe, la position sociale, certains évènements et ils déclenchent l’excitation sexuelle, la curiosité, la peur, la fuite, l’invitation au regroupement ou au nourrissage des oisillons…
Au printemps, c’est donc un véritable concert, chacun se préparant à l’occupation rituelle saisonnière : défense d’un territoire, formation du couple, construction plus ou moins élaborée d’un nid, aménagement intérieur, ponte, couvaison et élevage… Chacun s’affaire pour trouver sa place dans un buisson, un arbre, une cavité ou tout autre lieu propice pour l’espèce. Le minuscule troglodyte règne sur un territoire d’un hectare ! Son chant est donc clair et puissant et très distinct de celui des autres oiseaux. La fauvette grisette sort de la lisière, monte puis replonge à l’abri jetant son chant répétitif composé d’une trentaine de notes. Quant au coucou tout le monde attend ses premières vocalises qui riment avec « printemps » !
C’est la syrinx, du nom d’une nymphe de l’antiquité, qui est l’organe chanteur des oiseaux dans leur monde visuel et sonore. N’oublions pas que le cerveau des oiseaux est un « appareil » hautement différencié et miniaturisé. Il permet l’évolution dans les trois dimensions et l’élaboration de comportements complexes… D’après certains chercheurs, si la corneille avait notre taille elle aurait un QI de 150 !
Quel apprentissage ? Cette signature sonore est propre à chaque espèce ! Alors pourquoi l’oisillon du coucou parle-t-il coucou puisqu’il est élevé, « adopté », par d’autres espèces ? Question d’apprentissage inné et/ou acquis. Dans cette école des sons, les jeunes ne maîtrisent pas totalement leurs chants : la fréquence, la succession des notes méritent un apprentissage au contact des adultes-professeurs de l’espèce même si les parents transmettent génétiquement des éléments essentiels pour acquérir les notes.
Attention il y a aussi les imitateurs : l’étourneau imite le chant du loriot, les caquètements de la poule, la voix humaine. On constate que plusieurs dizaines d’oiseaux savent copier les chants des autres : rousserolle, geai, rouge-queue… Et tout se complique !
Site créé en partenariat avec Réseau des Communes