Histoire

Entre 1674 et 1774, près de 180 paroissiens (44 femmes et 136 hommes) ainsi que 7 prêtres et vicaires ont été inhumés à leur demande dans l’église Saint-Nicolas. La liste est délivrée par les archives communales.
 
Suite à l’interdiction de l’évêque de Chartres en 1774 et à la déclaration royale du 14 mars 1776 proscrivant l’inhumation à l’intérieur de l’église à Saint-Arnoult, on enterra les défunts dans le cimetière extra-muros, là où se situe le cimetière aujourd’hui, mais aussi dans un enclos au pied de l’église sur le côté Nord-Est. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si l’une des rues actuelles descendants vers l’église se nomme rue du « Martroi », martroi étant un terme usuel pour désigner les cimetières chrétiens et cimetières paroissiaux. Les fidèles souhaitaient être inhumés près des reliques des Saints Martyrs.
 
Ainsi entre 1961 et 1971, lors de campagnes de restauration de l’église-priorale, le sol de la nef a été redescendu de 35 à 40 cm, ce qui fit apparaître la base des colonnes, et permis la découverte dans l’allée centrale un nombre impressionnant de squelettes. Certains crânes avaient d’opulentes chevelures, vraisemblablement des femmes. Ces ossements reposent depuis dans un ossuaire du cimetière actuel.
 
Une découverte répertoriée dans aucun registre a été effectuée un matin du 6 juin 1972, vers 9h30, dans le cadre des travaux de rénovation de l’église-priorale, par un jeune maçon. Ces travaux réalisés sous la direction de l’Architecte des Bâtiments de France consistaient à retirer l’enduit du mur du bas-côté nord. Lors de cette opération, le jeune homme eut la surprise de voir tomber au sol un objet en plomb. Il provenait d’une cavité située dans le mur à 1,70 m du sol : c’était une urne funéraire en plomb en forme de cœur. Dans sa chute, l’enveloppe formée de deux parties soudées à l’étain, s’était fissurée et par cette ouverture s’écoula un liquide qui n’était autre que du sang humain « en décomposition ». 

Sur ce reliquaire de 15 cm de haut et 13 cm de largeur et d’un poids de 1,2 kg on pouvait y lire gravé le texte suivant :
Jean de la Chaize
Écuyer, seigneur du Mesnil
1649

Qui était Jean de la Chaize ? 
Jean de la Chaize était écuyer du Roi. Il vivait au château du Mesnil, à la sortie de la commune en direction de Sonchamp. Fils d’Anne de Pontbriand et de François de la Chaize, il devint propriétaire du Domaine du Mesnil à la suite de l’héritage d’Antoine de Pontbriand, son grand-père maternel, premier Gouverneur de Saint-Arnoult. 
Nommé « Bourgeois de Paris », titre réservé « aux nobles d’extraction ou anoblis par charge », il se trouve ainsi exempté de « l’arrière-ban » (taxes). Il décéda en 1649.
 
Qu’est devenu ce cœur ? 
Après une réparation réalisée à la forge Thauvin, l’enveloppe de plomb a été placée au même endroit où il était logé, protégé par une vitre renforcée. Avec émotion, on peut encore de nos jours se recueillir devant le cœur d’un des premiers seigneurs de notre commune. 

Source : Ouvrages de la Société Historique et Archéologique de Saint-Arnoult-en-Yvelines.