04/03/2024

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Les chenilles processionnaires du chêne sont présentes en Île-de-France et dans notre commune ceinturée de forêts dont l’essence majoritaire est le chêne. Elles s’installent dans les milieux préférentiellement clairs comme les lisières ou les parcs et jardins.

Leurs pullulations périodiques sont observées et leur caractère urticant à partir du troisième stade larvaire les rend responsables de risques sanitaires chez l’homme et les animaux.
Les poils possèdent des propriétés urticantes pendant plusieurs années, ce qui fait des chenilles vivantes, mais aussi mortes, ainsi que des nids même anciens, des vecteurs potentiels.

QUI SONT-ELLES ?
Les processionnaires du chêne sont les larves du papillon de nuit Thaumetopoea processionea.
La femelle pond ses oeufs au cours de l’été (mi-juillet à mi-août), sur de fins rameaux dans les houppiers, de préférence en orientation sud. Une ponte peut contenir de 30 à 300 œufs. L’insecte hiverne à ce stade.
Les œufs éclosent en avril avant le débourrement des chênes ; la larve ou chenille passe par six stades larvaires : 5 mues et une nymphose (transformation en papillon). Les chenilles vivent en colonies dans des tissages légers qu’elles fabriquent et installent sur les feuilles et les rameaux. Elles sortent en fin de journée, en procession, pour se nourrir des feuilles du chêne.
Fin juin elles tissent un nid solide fait de fils, de déjections et de mues, plaqué sur le tronc ou sur une branche maîtresse. Chaque chenille tisse un cocon et se transforme en chrysalide puis en papillon entre la fin juillet et le début août.

D'OÙ VIENNENT-ELLES ?
La processionnaire du chêne est commune et présente depuis la fin du XVIIIe siècle de l’ouest de l’Europe à la Turquie.
En France elle se manifeste régulièrement depuis l’Alsace, l’Île-de-France jusqu’au midi-Pyrenées. La pullulation dure généralement 3 ans sous le jeu des gelées et des prédateurs naturels comme le Calosome sycophante (Calosoma
sycophanta). Les populations se font ensuite plus discrètes avant un nouveau retour. 
Les chênes des forêts et des parcs, la chaleur des villes, le transport d’arbres ou de terre favorisent la présence de cette espèce en Île-de France, en corrélation avec le changement climatique et les modes de communication diversifiés.

QUELS DÉGÂTS ?
Une fois la processionnaire installée, elle va se nourrir la nuit des feuilles et les premiers signes sur l’arbre sont visibles sous la forme de parties desséchées. La défoliation augmente avec l’appétit des chenilles.
Si l’arbre ne meurt pas, (sauf dans le cas d’infestation extrême), il subit des dégâts parallèles comme la diminution de la photosynthèse, la perte de croissance et il devient plus sensible aux maladies et aux ravageurs.

QUELS DANGERS ?
C’est la plus urticante des chenilles de nos régions. La protéine en cause est localisée dans des poils microscopiques qui apparaissent au 3e stade larvaire (fin avril début mai). Ces poils restent urticants jusqu’à 2 à 3 ans après leur apparition qu’ils soient dans le nid (dans les mues) ou qu’ils aient été « lâchés » par la chenille qui se sent agressée ou qui a été écrasée.
Chez les animaux la langue se nécrose et ils ne peuvent plus s’alimenter.
Sur l’homme, la réaction peut être parfois violemment allergique.
La processionnaire du chêne n’est au sol qu’accidentellement puisqu‘elle reste s’alimenter sur l’arbre et se nymphose sur l’arbre (comportement différent de celle du pin qui descend en procession en mars se nymphoser dans le sol).

QUELS MOYENS DE LUTTE ?
- Nos forêts limitrophes sont essentiellement composées de chênes, la commune est donc particulièrement exposée à ce risque. Cependant une gestion forestière favorisant la diversité des essences peut ralentir la progression de la chenille processionnaire.
- Les traitements insecticides sont dangereux pour d’autres espèces parce que non sélectifs. 
- L’utilisation d’un traitement par biocide doit être fait sur les deux premiers stades larvaires (en avril) avant l’apparition des poils urticants pour ne pas libérer de cadavres urticants dans le milieu et parce que les concentrations autorisées ne sont pas efficaces sur les stades 3 et plus.
- Le traitement par brûlage des nids nécessite le port de protections adaptées (consultez les professionnels) et un périmètre de protection doit être mis en place sur une dizaine de mètres autour du site.
- Favoriser la présence des prédateurs de la chenille (mésanges, chauves-souris, araignées) est conseillée.
La processionnaire du chêne présente des épisodes de pullulation sur une durée de 1 à 3 ans et la lutte préventive et curative ne permet pas d’éliminer l’insecte de la zone traitée. 
La vigilance doit être de mise en évitant tout contact direct avec les chenilles, leur nid et les zones potentiellement infestées.
La présence de nombreux chênes dans les espaces forestiers périphériques et dans les jardins ne permet pas d’envisager une lutte efficace au niveau communal. La prévention et la vigilance de chacun sont nécessaires.

PRÉSENCE DES PROCESSIONNAIRES DU CHÊNE DANS LE PETIT BOIS DU COMPLEXE SPORTIF
En zone urbaine, la présence des chenilles urticantes est souvent diagnostiquée par les éruptions de boutons chez les riverains. D’autres organismes végétaux et animaux (comme les aoûtats, les processionnaires du pin…) provoquent des démangeaisons. La détermination précise de la cause des urtications n’est pas toujours aisée.
L’infestation de la petite chênaie du complexe sportif arnolphien rue du Nuisement par les chenilles processionnaires du chêne a éte observée en 2023. Le passage dans le Petit Bois est pour le moment interdit. 
Une pancarte « présence de chenilles processionnaires du chêne » affichée sur place rappelle ce risque ainsi qu’un QR code renvoyant vers cet article afin de comprendre la biologie de cette espèce souvent inconnue du public et confondue avec la chenille processionnaire du pin.
En parallèle, une taille sanitaire est prévue sur le secteur du bois de chêne du complexe sportif avec l’intervention de la Société Nouvelle Etienne Pelle pour un montant estimatif de 7 200 euros TTC.

LES PROCESSIONNAIRS DU PIN : UN CONTRAT RENOUVELÉ EN 2024
Rappelons que la lutte contre les chenilles processionnaires du pin, dont la biologie est différente car elles descendent au sol pour la nymphose, est efficace grâce aux pièges qui ceinturent l’arbre et récoltent les chenilles qui tentent de rejoindre le sol. Un contrat est engagé depuis l’an dernier avec une entreprise arnolphienne « L’abeille noire » pour 3 600 € TTC annuels. 
Un arrêté municipal invite les propriétaires et locataires à prendre les mesures nécessaires pour l’éradication de ces chenilles processionnaires observées sur leur terrain, consultable sur le site internet de la commune.