24/01/2024

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À l’occasion d’une visite de contrôle, les garde-rivières de Rambouillet Territoires ont constaté courant juillet 2020 que des travaux de curage étaient en cours sur un bras de la Rémarde dans le parc de l’Aleu. Toute intervention dans le lit naturel de la Rémarde nécessite un accord des services de l’Etat après la constitution d’un « dossier loi sur l’eau ».  Ce qui à l’époque n’avait pas été le cas… Il convient donc de réparer ! 

Sur notre commune, la Rémarde est séparée en deux bras : un bief aménagé par la main de l’Homme pour alimenter les nombreux moulins présents par le passé et un lit naturel. 

Le linéaire curé lors de l’été 2020 est précisément le lit naturel du cours d’eau à l’entrée du parc de l’Aleu, côté rue Beethoven. Or, ces travaux ont été réalisés sans dépôt d’un dossier auprès des Services de l’État. Les garde-rivières ont ainsi relevé sur 176 mètres l’infraction suivante : « Travaux de curage ayant amené à la modification des berges et à l’extraction de sédiments dans le lit mineur de la Rémarde ».

Il faut réparer ! 

Cette infraction a donné lieu à une amende de 1 000 euros et une obligation de travaux de renaturation de la portion correspondante du cours d’eau.
L’objectif de la renaturation est de permettre à la rivière de reprendre un fonctionnement naturel et dynamique. Les travaux peuvent intervenir tant sur le profil en travers que sur la longueur. Ils consistent à restaurer le lit naturel de la Rémarde en le rendant plus sinueux et en favorisant le développement d’une végétation aquatique adaptée. Le cours d’eau restauré retrouvera ainsi différents types d’écoulements par la diversification du profil en long et des profils en travers.
 
La mairie de Saint-Arnoult-en-Yvelines, avec le concours de la GEMAPI de Rambouillet Territoires, a proposé un projet de renaturation au service de la police de l’eau de la Direction Départementale des Territoires des Yvelines.  

RECONSTITUER LES FONCTIONNALITÉS NATURELLES DU COURS D'EAU
Le projet est découpé en 3 tronçons : 
- Tronçon 1 (partie amont) : zone naturelle de 52 mètres qui ne sera pas touchée, du pont rue Beethoven au pont de promenade dans le parc de l’Aleu ; 
- Tronçon 2 : renaturation du lit et végétalisation des berges, pour les 31 mètres à l’aval du pont de promenade ;
- Tronçon 3 : renaturation du lit et entretien de la ripisylve, pour les 93 derniers mètres.
 
ZOOM sur les travaux dans la partie aval (tronçons 2 et 3) :
Le projet envisagé consiste à recréer un lit d’étiage et à apporter de la sinuosité au cours d’eau par l’ajout de banquettes et une recharge granulométrique sur 124 mètres à l’aval du pont de promenade afin de diversifier les écoulements et la granulométrie. De nouvelles zones de frayères sont ainsi créées.
La mise en place de banquettes végétalisées dans le cours d’eau entrainera le développement d’une flore inféodée aux milieux aquatiques. Cette flore aura un rôle de phyto-épuration permettant de capter les nitrates et les phosphates et ainsi améliorer la qualité de l’eau.
 
- Berges : 
Le cours d’eau est très encaissé, la hauteur de berge moyenne est de 1,50 mètre. Ainsi, sur le tronçon 2, qui est le plus encaissé du linéaire, la berge droite sera adoucie. Cela permettra de reconnecter le cours d’eau à la « banque de graines » présente en haut de berge (ces graines proviennent du dépôt du curage de 2020). Les espèces identifiées dans cette banque de graines sont inféodées au milieu aquatique.

- Ripisylve * :
Le 3e tronçon est très ombragé par une ripisylve dense, c’est-à-dire une succession d’arbres, arbustes et herbes enracinés au bord de l’eau. Une coupe sélective, une taille et un entretien de cette dernière permettra une remise en lumière de la Rémarde. 
Les arbres présents le long du cours d’eau seront taillés en têtard** pour ceux dont l’essence le permet. Cette action sera réalisée en rive gauche où la ripisylve est de faible largeur, celle de la rive opposée est bien plus large, seule une sélection des essences sera opérée.

* La ripisylve est un espace d’échanges entre les milieux terrestres et le milieu aquatique. Par sa présence continue le long de la rivière, elle guide et permet la circulation de la faune dans une relative sécurité en offrant un effet corridor.

** Un arbre taillé en têtard est un arbre comportant un tronc classique mais que l’on étête très régulièrement et toujours au même niveau. L’arbre forme ainsi des repousses qui en font grossir la tête, d’où ce surnom.

- Renouée asiatique (Reynoutria sp.) :
La renouée asiatique, espèce envahissante, est présente sur le site. Le traitement de la renouée doit suivre un protocole particulier (protection in situ, retrait, nettoyage, élimination des racines et tiges en déchèterie adaptée pour le traitement), afin de limiter sa propagation. 
Des plants d’espèces indigènes seront installés pour faire concurrence à la renouée.

LES EFFETS ATTENDUS
Les travaux effectués par l’entreprise Ocelian seront suivis par la commune et par les agents du Service GEMAPI de Rambouillet Territoires. Afin de respecter la période de reproduction de la faune, ils auront lieu l’été prochain, en période autorisée. 
Durant la phase chantier sera vérifiée la bonne mise en œuvre des consignes établies pour la préservation du milieu aquatique. Des kits anti-pollution seront présents sur le chantier. 

Après les travaux une surveillance sera mise en place pour s’assurer de la bonne évolution de la végétation et du maintien des banquettes. Un suivi du développement de la renouée asiatique sera également mené. Un inventaire de la faune et de la flore sera réalisé en 2025. 

Le projet de renaturation entrainera une dynamique d’écoulements plus vertueuse pour l’écologie du site ainsi que la création d’une grande diversité de faciès et de substrats. Cela permettra le développement d’une biodiversité plus riche que celle présente actuellement. 

Cette portion renaturée du cours d’eau représentera une première approche de ce qu’il sera possible d’envisager sur certains secteurs en souffrance de la Rémarde avec le concours de la GEMAPI.

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Préserver la faune.
À noter qu’aucun engin à moteur n’interviendra dans le cours d’eau afin d’éviter toute pollution.
Avant d’entamer les travaux dans le lit actuel de la Rémarde pour lui redonner un aspect naturel, il conviendra de préserver la faune y résidant.
Pour y parvenir, un barrage sera positionné en amont et en aval du cours d’eau et une pêche électrique sera menée pour prélever toute sa faune avant de la replacer dans la Rémarde au-delà des barrages.