28/11/2023

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Publié le 14 septembre 2022 par la  Direction de l’information légale et administrative de l’État : « Tous les ménages devront disposer d’une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables à partir du 1er janvier 2024. Les collectivités territoriales chargées de la mise en œuvre de cette disposition devront leur proposer des moyens de tri à la source, conjoints ou complémentaires, comme des bacs séparés pour une collecte spécifique, compostage individuel ou collectif... »

Mauvaise élève la France incite à trier les déchets mais tout est loin d’être parfait, nous le savons tous… Nous sommes en retard et très loin derrière la moyenne des autres pays européens. Cependant chacun peut agir en filtrant ce qui rentre et en recyclant ce qui sort de son foyer afin d’avoir moins recours à l’incinération et au stockage des déchets : mieux acheter, mieux utiliser, moins jeter. Réaliser un compost au pied de son immeuble ou dans son jardin est une action vertueuse permettant de rendre à la terre les éléments végétaux sous la forme d’un compost qui viendra enrichir les plantations. Comment se forme le sol ? Quels en sont les acteurs ? Comment faire un compost ?

Comment se forme le sol ?
La fabrique à terreau

En premier lieu il y a la roche offrant une base dont les caractéristiques détermineront la nature minérale du sol et le climat froid, tempéré ou tropical avec toutes les variations que l’on connait. En se combinant avec l’eau et l’air, la roche mère peu à peu devient nourricière permettant l’implantation des premières plantes dites pionnières, peu exigeantes mais d’une importance capitale : premier maillon de la formation des sols… La matière organique provenant de plantes et d’animaux morts formera en surface une litière décomposée par la faune du sol, transformée en humus lui-même mélangé à des éléments minéraux : le sol devient fertile et nourrit les êtres vivants.
Puis la couverture végétale déterminera la richesse en matière organique… Feuilles, rameaux, brindilles, bois morts mais aussi cadavres d’animaux alimentent le sol en matière organique. Ainsi pas de plantes, pas d’arbres, pas d’humus.
Sur un sol minéral une lente colonisation a lieu à bas bruit, une métamorphose mettant en scène les acteurs végétaux et animaux pionniers, sortes d’aventuriers recherchant des conditions extrêmes. Les essences dites de « lumière » ou « pionnières » crassulacées, herbacées puis des essences arbustives comme le genêt puis les arbres de lumière comme le bouleau, le saule… vont prendre place. Leurs feuilles et bois morts vont alimenter la litière peu à peu permettant aux arbres de « demi-lumière » et de « demi-ombre » de s’implanter. Enfin ils laisseront place aux grands arbres protégeant un sol devenu extrêmement riche ainsi que les ressources en eau. 


Un sol riche
- Absorbe l’eau, les éléments minéraux et les redistribue
- Filtre l’eau
- Participe aux cycles de l’azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K), éléments nécessaires au développement des plantes 
- Participe au cycle du carbone : les microorganismes fixent le carbone dans le sol à long terme. Ces sols forestiers représentent des réservoirs de stockage du carbone piégeant entre 50 et 75% du carbone dans une forêt boréale
- Offre un lieu où la vie est d’une incroyable diversité encore méconnue, bien supérieure à celle qui se trouve en surface

Une légion de travailleurs acharnés
Microorganismes divers, bactéries, champignons du sol vivent dans des conditions particulières, ils sont légion. La plupart se nourrissent directement ou indirectement de matière organique morte provenant des débris végétaux ou d’organismes ayant également consommé ces mêmes matières, formant un réseau trophique brun extrêmement complexe… Ils sont à leur tour consommés par des protozoaires, des nématodes ou des collemboles. 
Le sol grouille de ces milliards de petites vies foisonnantes très mal connues, mais indispensables à son fonctionnement, à sa fertilité, sa cohérence et à sa résilience. On estime que moins de 1 % des bactéries et virus ont été décrits et 4 % des champignons (macroscopiques et microscopiques) ont été identifiés. De nombreux mécanismes complexes conduisent à une optimisation de la croissance des plantes. Ils sont en partie la conséquence d’une longue évolution entre les organismes du sol et les plantes. 

Transformation des matières organiques en éléments minéraux solubles assimilables par les plantes
La décomposition est l’ensemble des processus qui fragmente la matière organique morte en petites particules et la dégrade en éléments minéraux solubles assimilables par les plantes. Dès qu’une matière organique comme une feuille ou une branche tombe au sol, ce sont les « décomposeurs » comme les champignons bactéries, insectes, vers de terre… en grande partie inconnus qui agissent selon des interactions également en partie méconnues. 
L’humus, de constitution variable, représente le garde-manger des plantes par sa richesse plus ou moins grande en matière organique. Sa constitution donne la structure du sol offrant une porosité, une capacité de rétention de l’eau, une humidité, une valeur nutritive qui lui est propre. 
Le couvert végétal et arboré fournit la matière qui formera la litière et la protection de celle-ci contre les éléments extérieurs, les températures extrêmes, le vent ou les rayonnements. 
La forêt qui nous entoure représente la formation végétale aboutie parmi les plus complexes. Elle nourrit, amende et protège les sols qu’elle produit.



Le compost mode d’emploi
Toutes les épluchures, marc de café, coquilles d’œufs… feuilles, tonte fraîche, toute sorte de végétaux… Pour obtenir un bon compost, des règles sont à respecter.


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