25/04/2023

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Les mares sont bien plus qu’une simple flaque sur laquelle se posent les canards. Elles constituent un écosystème complexe et vital pour tous. Il est urgent de s’intéresser à elles, de stopper leur disparition et d’en créer de nouvelles, l’objet de la Fête des mares.

Les zones humides et aquatiques recouvrent environ 4% du territoire francilien dont 1,3% de zones en eau et 2-3% de zones humides (forêts alluviales, marais, prairies humides...). Elles permettent de stocker l’eau en hiver, de la restituer en été, et jouent un rôle déterminant sur la qualité de l’eau grâce aux végétaux et leur action de phytoépuration. Elles représentent de fabuleux corridors aquatiques pour les espèces animales et végétales et ont une importance vitale dans la gestion des crues au regard des phénomènes de très fortes pluies provoqués par le changement climatique.
Les évènements extrêmes d’inondation ou de sécheresse modifient l’écosystème, le niveau, le débit et la température de l’eau engendrant un effet néfaste sur les populations inféodées aux milieux aquatiques. Les liens entre climat et biodiversité sont étroits et toutes les solutions fondées sur la nature offrent de nombreux bénéfices et doivent être encouragées sur les territoires et sur notre commune.

Façonnée par l’Homme
La mare peut être d’origine naturelle mais le plus souvent elle a été créée par la main de l’Homme.
La vie y foisonne. Ces petites étendues d’eau recèlent des trésors. Le gestionnaire doit assurer leur entretien, le curage, la mise en lumière pour éviter leur comblement.
Bordée de joncs et de carex les pieds dans l’eau, la mare accueille des végétaux bien spécifiques parfois immergés, flottants ou émergés. La vie animale y est très présente depuis les micro-organismes aux batraciens ou odonates comme les libellules.
Les amphibiens et les insectes sont les principaux groupes à fréquenter les mares pour s’y reproduire. Les têtards des grenouilles, crapauds,… grandissent, certains seront la proie des larves de libellules, des oiseaux, de toute une armée de prédateurs et seulement une petite partie deviendra adulte, fidèle à son site de reproduction : un monde complexe s’organise.

Que peut-on voir dans la mare ?
Beaucoup d’insectes dont :
- Les punaises d’eau : le gerris, la notonecte ou abeille d’eau, la neppe ou scorpion d’eau, la ranatre, le naucore…(à manipuler avec précaution certaines punaises ont un rostre bien affuté !).
- Les coléoptères aquatiques comme par exemple  le dytique, les gyrins,…
- Les libellules et demoiselles, de formidables bio-indicatrices. 

Parmi les 93 espèces de libellules que l’on trouve en France (en 2010), 59 sont présentes en région Île-de-France, soit 63 % des espèces françaises. 
Les libellules sont des insectes appartenant à l’ordre des odonates. On les croise sous forme adulte volant souvent à proximité des milieux humides desquels elles dépendent strictement pendant toute leur vie larvaire. Durant toute leur vie elles seront de redoutables prédatrices : les larves carnassières chassent dans l’eau et l’adulte volant équipé de mandibules dentées capture principalement les insectes sur son territoire dans les milieux humides, eaux stagnantes ou courantes.
- Les araignées des berges ou de la mare comme la dolomède capable de marcher sur la surface de l’eau ou l’argyronète et sa cloche de plongée qui chasse, se nourrit et se reproduit sous l’eau.
- Les mollusques : des petits gastéropodes d’eau douce (planorbes et limnées),…
- Les crustacés : écrevisses mais aussi aselles, daphnies,…

Les trois espèces d’écrevisses indigènes, dont l’écrevisse à pattes blanches originellement la plus représentée en métropole, sont progressivement supplantées par plusieurs espèces exotiques (écrevisse de Louisiane, écrevisse américaine, écrevisse du Pacifique, écrevisse juvénile, écrevisse calicot…). L’introduction d’espèces d’écrevisses exotiques est la première menace qui pèse sur nos espèces indigènes et notamment l’écrevisse à pattes blanches dont les exigences vis-à-vis de la qualité de l’eau et des habitats la fragilisent face à la concurrence des écrevisses invasives. Cette espèce a disparu quasi totalement du département.
- Les vertébrés : tritons, grenouilles, couleuvres et bien d’autres, sans oublier tous les animaux qui viendront parfois de loin pour s’abreuver.
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Un Arnolphien averti.
L’Arnolphien Philippe Keith est professeur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et vice-président de la Société Nationale de Protection de la Nature.
« Cette semaine de mobilisation dédiée aux mares et aux zones humides en général vise à faire prendre conscience de l’intérêt à conserver les mares, voire à en créer de nouvelles. Elles concentrent 25% de la biodiversité de nos territoires. L’activité biologique des zones humides de toute la planète est 10 000 fois plus importante que celle des océans. Elle permet de stocker plus de CO2 que tous les océans réunis. Sur les 8 hectares de la zone de la Belette, nous avons en projet de réaliser trois mares. Elles serviront d’outils pédagogiques pour cette semaine et pour les sorties naturalistes à venir ».
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Tout savoir sur les mares.
Du fait de leur petite taille, les mares constituent de magnifiques supports pédagogiques. Cependant, comme toutes les zones humides, les mares sont menacées… 90 % d’entre elles ont disparu au cours du siècle dernier.
Les mares sont de fantastiques supports de biodiversité, éléments clés de la trame verte et bleue, sans parler des multiples services qu’elles rendent à nos sociétés.
La Fête des Mares coordonnée par la Société nationale de protection de la nature (SNPN) avec l’appui du Pôle-relais « mares, zones humides intérieures et vallées alluviales » est l’occasion de mieux les connaître pour mieux les protéger.
À la jonction entre l’aquatique et le terrestre, les mares recèlent une richesse écologique exceptionnelle. Elles sont des lieux de vie et de reproduction pour une flore et une faune, abondantes et souvent rares. Les mares et zones humides participent au stockage et à l’épuration naturelle de l’eau. En retenant et transformant de nombreux polluants, elles rendent un service majeur pour l’ensemble du vivant. 
Organiser un événement annuel, à l’échelle nationale, dédié à ces milieux est l’occasion de mieux les faire connaître et de sensibiliser la population à l’intérêt de les préserver.

Chantier participatif sur le site de la Belette à Dourdan
Le projet :
Dans le cadre de son programme de restauration des petites zones humides, la SNPN désire sensibiliser les citoyens à la protection des réseaux de mares.
Dans ce cadre, elle organise des chantiers participatifs de création de mares sur son site de « la Belette », à Dourdan.
L’objectif des chantiers : 
Apprendre ensemble l’importance des zones humides pour la biodiversité, le climat et les humains ainsi que participer activement à la sauvegarde d’un écosystème en danger.
Et surtout s’engager ensemble pour la protection de l’environnement.

Au programme : 
- Une présentation de l’association et de ses actions ainsi qu’une succession de jeux pour apprendre à se connaître et constituer 4 équipes de chantier.
- Création et mise en place de la mare par équipe.
- Animation sur l’importance des milieux humides et les menaces qui pèsent sur elles.
- Ateliers collectifs : Qu’est-ce qu’une mare ? Qui vit dans la mare ? Quels services rendent-elles ? Comment les protéger ?
- Bilan de la journée autour d’un goûter offert.

Infos pratiques :
Dates : 27 et 28 avril ; 4 et 5 mai ; 3 juin
Tout le monde est le bienvenu à partir de 14 ans.
Il faut prévoir une tenue adaptée au chantier et à la météo (chaussures de randonnée, vêtements de pluie ou de protection contre le soleil)
Ne pas oublier son déjeuner
Adresse : site de la Belette, avenue de Châteaudun, Dourdan 91410
(Coordonnées GPS : 48.518639, 1.994100)
Plus de renseignements à l’adresse suivante sortienature@snpn.fr