31/01/2023

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Depuis 1950, 70% des haies ont disparu des bocages français et ce chiffre continue de baisser. Faute d’habitat, les populations d’insectes et d’oiseaux ont également fortement diminué. Afin de rétablir cette biodiversité, l’agroforesterie permet à l’arbre de retrouver la place qu’il n’aurait jamais dû perdre. Lisières et haies sont de retour.

Les chiffres démontrent en 27 ans une diminution de 75% de la biomasse des insectes volants! Les oiseaux des campagnes et des villes disparaissent avec des populations réduites d’un tiers en 15 ans. 
Les causes multiples de cet effondrement sont aujourd’hui connues et étayées par de nombreuses études scientifiques : ce sont les pesticides, l’agriculture intensive, l’urbanisation galopante, la gestion inadéquate des surfaces vertes et des espaces semi-naturels.
Les collectivités en charge de la gestion des zones naturelles et des espaces publics ont donc en ce sens une responsabilité particulière et un rôle important à jouer. Mieux prendre en compte la gestion des espaces verts, adapter les tontes, les tailles, le planning des travaux, favoriser des corridors biologiques reliant différentes zones, faire évoluer les pratiques et mentalités pour donner du sens et des résultats pour le bénéfice de tous et de la vie qui nous entoure.

Plantations de haies sur la commune
Après la plantation d’une haie et de bulbes variés au parc Arsonneau en 2021 et la plantation de petits fruitiers au jardin de l’église en novembre 2022, le grand espace arboré à l’automne 2021 rue Jean Moulin est aujourd’hui agrémenté de 250 m linéaires de haie florifères et fructifères plantés en décembre 2022 par les services techniques de la mairie.

Une transition douce d’un milieu à un autre
Les haies et lisières représentent des zones de transition entre différents milieux, urbains, forestiers ou agricoles. Elles sont présentes sous différentes formes, de la plus simple et droite à la plus élaborée. La lisière étagée représente la configuration la plus complexe avec trois stades : arborescent, arbustif et herbacé. 
La ligne plus basse d’arbustes mixtes offre des ressources alimentaires, des abris pour la faune,  un écran aux vents lorsque les arbustes grandissent.  Juste contenue par une taille légère, rabattue quand elle devient trop haute ou ventrue, la haie libre arbore fleurs et feuillages colorés pour également le plaisir des yeux.
La zone de pelouse imbriquée peut être laissée en prairie à fauchage tardif. Elle permet l’expression d’une végétation spontanée prairiale. 
Nous avons tous ces cas de figure sur la coulée verte traversant Saint-Arnoult…
Idéalement, la présence de petits amas de bois mort au sol, de tas de pierres qui offrent un abri aux insectes, araignées, campagnols, hérissons…, de points d’eau, de petites structures ensoleillées sans végétation, de fourrés et de plantes grimpantes représentent une foule d’atouts supplémentaires pour plus de diversité de la micro et macro flore/ faune.

Des fleurs et des fruits à foison…
Quelle importance revêt ce petit espace végétalisé limitrophe de quelques mètres pour la faune et la flore? 
Les conditions particulières sont offertes, avec une plus grande luminosité, des floraisons et fructifications abondantes et variées et des habitats particuliers accueillant tout un cortège d’espèces associées ainsi que leurs prédateurs.
Les pollinisateurs sont des invités de marque… Le hérisson les fréquente assidûment… Les oiseaux y sont en nombre, frugivores, insectivores ou granivores…
Les invertébrés préférant des endroits plus lumineux, plus secs, plus chauds y trouvent des microclimats qui leur conviennent  particulièrement.
La richesse en fleurs attire beaucoup d’insectes, beaucoup d’oiseaux  dont, pourtant, très peu sont strictement inféodés à ce milieu. 
Le plus souvent on rencontre des espèces aviaires communes comme : fauvettes, pouillots, rossignols, troglodytes…également merles, grives mais aussi l’épervier qui chasse précisément les petits oiseaux…
Les petits mammifères : campagnols, musaraignes, hérissons, chauves-souris… y trouvent des conditions idéales et s’y nourrissent.

Les haies : une solution fondée sur la nature
Les haies sont les bienvenues dans nos jardins arnolphiens et peut-être prendront-elles place dans les champs cultivés qui nous entourent mimant ainsi les très belles régions de bocages normands et bretons. 
Les bordures des champs offrent une opportunité extraordinaire pour la biodiversité, à condition de ne pas être touchées par les pesticides et que l’entretien soit le moins fréquent et le moins impactant possible. Des aides gouvernementales pour les agriculteurs existent afin de redonner de la vie à nos régions agricoles.
Le gouvernement français annonçait inscrire une mesure portant sur la haie dans le cadre du Plan de relance économique, dotée à hauteur de 50 millions d’euros. L’objectif de la mesure est de parvenir à la plantation de 7000 km de haies et d’alignements d’arbres intraparcellaires sur la période 2021-2024. 
« Le Parc Naturel Régional a pour objectif de reconstituer une trame verte, notamment en aidant les exploitants à replanter des haies et des fruitiers afin de favoriser la circulation d’insectes, de papillons, d’oiseaux ou de petits mammifères. Les haies réduisent de 30 à 50 % la vitesse du vent, augmentent la température de 1 à 2°C, diminuent de 20 à 30 % l’évaporation, freinent l’érosion des sols et y augmentent l’infiltration de l’eau », explique volontiers Flore du PNR.
Entre 2011 et 2018, ce sont 11 302 m linéaires de haies qui ont été implantés par le Parc, dont 235 mètres en 2017 à la Ferme des Clos à Bonnelles. Lire ci-dessous. 
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Les jardins de Cécile et Vincent à l’abri des haies et des arbres.
Tous deux architectes paysagistes, Cécile et Vincent Lagrue, ont quitté leur emploi pour retourner à la terre et devenir arboriculteurs. Pour mener leur projet, ils se sont installés à la Ferme des Clos en 2019, d’abord sur un hectare, puis trois hectares aujourd’hui. Leur volonté : planter des haies et des arbres pour recréer des continuités écologiques et des habitats pour les auxiliaires, à savoir insectes et oiseaux. « Tout ce petit monde participe à la vie du site en recréant une chaîne alimentaire. Les haies et les arbres protègent le sol de l’érosion et préservent ainsi la terre végétale qui nourrit les plantations. Notre première haie a été financée en 2019 par le PNR. Aujourd’hui, notre exploitation compte 900 mètres de haies. »
Le couple fait donc appel à l’agroforesterie pour produire leurs petits fruits, à savoir myrtilles, mûres, framboises, gojis, groseilles, cassis, aronias, amélanches… puis les plus gros : pommes, poires, pêches, kakis, nashis, noix… Leurs jardins produisent également légumes et aromates. Le tout de façon naturelle.

Où trouver la production de Cécile et Vincent ?
- La Boutique de la Ferme des Clos
- AMAP locales (Pecqueuse, Breuillet et le Bouc Étourdi)
- Carrefour Market de Bonnelles
- Aux menus des restaurants les Terrasses à Clairefontaine-en-Yvelines et La Bonne Franquette à Janvry
- Quelques restaurant parisiens
Le ferme des clos compte également deux apiculteurs, 1 maraîcher et 1 houblonnier
Retrouver les « jardinsdececileetvincent » sur Instagram

Implantation des producteurs locaux sur le site du PNR : consommer-local.say78.fr
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