24/11/2022

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On peut s’émouvoir de voir un arbre mort. On peut regretter aussi de constater qu’il n’a pas été débité pour être évacué. C’est le cas de trois « arbres morts » au parc de l’Aleu. Ils sont conservés sous forme de totems pour symboliser le « bois apparemment mort » qui continue de générer la vie. Ce panneau (illustration ci-dessus présent devant chacun d’eux vous informe de la vie qu’il génère. Laisser le bois mort, lorsque c’est possible, cela assure une vie foisonnante et la fertilité de l’humus.

Le bois mort, sous toutes ses formes.
Les arbres vieux encore debout, déracinés, morts, parfois récemment tombés ou déjà très décomposés, ont toujours été présents en quantité dans les milieux naturels et les forêts. Certains chablis* ne sont pas retirés. Ils produisent des trouées ensoleillées favorables à la pousse des jeunes arbres tout en enrichissant le substrat lors de leur décomposition.
Dans le parc de l’Aleu les trois totems conservés constituent les pièces du grand puzzle formé par les arbres vieux ou morts conservés dans les espaces forestiers environnants.

Des arbres et des branchages au sol.
Le bois mort au sol, bien visible notamment en forêt, fait partie intégrante de l’écosystème. Il diminue les passages et piétinements, protège le sol, loge nombre d’espèces et termine son parcours en enrichissant le substrat dont le jeune arbre a un besoin vital.
On estime que près de 25% des espèces forestières animales et végétales dépendent de la présence de bois mort.

Les îlots de vieux arbres, les arbres à cavités refuges et les arbres de légende.
Choisir des arbres pour les laisser vieillir et mourir permet d’assurer la production de graines et de boucler ainsi leur cycle vital. L’importance aujourd’hui est également de favoriser, sur une temporalité longue de cent ans voire plusieurs centaines d’années, les adaptations naturelles face au dérèglement climatique et son cortège de changements.
Vous croiserez également les arbres de légende, conservés précieusement lorsqu’ils ne présentent pas de danger. Beaucoup de ces « anciens » portent un nom en mémoire de leur histoire, de leur forme et tous ont vu se succéder des générations d’hôtes et de promeneurs. Les arbres du parc de l’Aleu ont eux aussi la mémoire du lieu et des hommes qui les ont plantés.
Il y a tout ce peuple invisible, travailleur acharné de la décomposition et tous les acteurs que l’on voit ou que l’on entend, intimement liés à la présence du bois mort : nombre de champignons, des oiseaux comme le pic, la chouette, des mammifères comme la chauve-souris… Beaucoup d’espèces d’insectes vivent dans le bois mort qui devient ainsi le « garde-manger » de leurs prédateurs… Tritons, salamandres grenouilles et autres crapauds fréquentent les parties humides. Les pics, spécialistes des bois morts, sont adaptés au forage et creusent des cavités qui serviront à d’autres espèces d’oiseaux ou à certains mammifères qui se nourriront des insectes…

Le ramassage du bois mort.
Le bois mort trouvé au sol appartient au propriétaire de la parcelle.
Dans les forêts domaniales le ramassage à usage familial peut être autorisé par l’agent patrimonial local. Dans les espaces communaux ou privés une demande d’autorisation doit être formulée auprès du propriétaire.
Depuis les « droits d’usage au bois mort » de l’époque féodale jusqu’à nos jours, le bois mort a été ramassé, vendu ou volé. Il était une nécessité pour se chauffer, cuisiner et a été convoité. Pour concilier les intérêts des propriétaires et des plus démunis, les réglementations se sont succédé au gré des pressions sociales. À certaines époques, les milieux naturels et la forêt ont été privés de leurs ressources en matières décomposées par trop de prélèvements, au détriment de l’enrichissement du sol et de la vie des espèces associées.

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Dans votre jardin
Un petit tas de quelques bûches de « bois mort » agrémenté de feuilles mortes, d’un peu de mousse pour le confort et la douceur, sera le bienvenu pour le hérisson en hiver, le troglodyte mignon au printemps, le lézard et bien d’autres « bien vivants » à observer !
Comment construire un abri à hérissons
Dans une haie avec une entrée sud-est, disposer les buches et la planche en bois brut en veillant à laisser une cavité d’environ 25 centimètres de large, de 45 centimètres de long et de 20 centimètres de haut. Garnir de feuilles mortes. Hibernation du hérisson d’octobre/novembre à mars/avril.
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Pour les fêtes
Inventez la couronne de Noël végétale toute en élégance, qui ornera votre porte pendant la durée des fêtes : petits et grands, place aux artistes !
Les matériaux : bois mort, feuillages de conifères, lierre, pommes de pins, houx…
Après les fêtes on démonte et HOP, les parties végétales au compost !
* Chablis : Un chablis est un arbre déraciné. Par extension, le chablis désigne « l’ensemble formé du système racinaire d’un tel arbre et de la partie de substrat arrachée lors de la chute.