04/12/2019

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La dernière cérémonie de naturalisation en sous-préfecture de Rambouillet en octobre dernier a permis à Vahé Torosyan, jeune Arnolphien de 23 ans, d’origine arménienne, d’obtenir la nationalité française.
 
En 2005, Artur et Lusiné Torosyan et leur deux enfants Ani et Vahé fuient leur pays l’Arménie pour la France. 
« J’avais 9 ans », se souvient Vahé. « Nous avons été accueillis durant deux semaines par un oncle dans le Val-de-Marne avant d’être pris en charge par une structure d’aide aux réfugiés. Nous avons été hébergés dans différents gîtes et villes (Dreux, Poigny-la-Forêt...), y compris dans les logements d’urgence du CCAS de Saint-Arnoult-en-Yvelines. 
Ce n’est qu’en 2016, que nous avons obtenu notre propre logement, rue Jean-Moulin. Au cours de ces années, mes parents ont toujours eu le souci pour ma sœur jumelle et moi de veiller à notre scolarité. À Saint-Arnoult, je suis allé en classe de CM2 à Guhermont, puis au collège Georges Brassens. J’ai obtenu le bac littéraire à Bascan et suivi durant deux ans, le cursus cinéma et théâtre à la Sorbonne.
Jusqu’à la veille de mes 18 ans, je n’étais qu’un réfugié sans papiers. Ce n’est que la mobilisation de mes enseignants et du Réseau Éducation Sans Frontières qui m’a permis d’obtenir mon premier titre de séjour. Avant, je ne disposais que d’un passeport arménien périmé. Pour le renouveler, je devais retourner en Arménie, avec le risque d’être contraint d’y effectuer mon service militaire et donc la guerre contre le pays voisin, l’Azerbaïdjan. 
Je me suis toujours senti français. Je suis parfaitement intégré. En France, j’ai suivi toute ma scolarité. Je prends part à la vie de la commune. J’ai obtenu la ceinture de judo à l’USSA. J’y pratique aujourd’hui le handball. Mon avenir est en France, auprès de ma famille. Cette naturalisation est une nouvelle naissance dans mon pays de cœur. » 

Aujourd’hui, Vahé a des envies de découvrir le monde. Mais un pays lui est fermé, celui de sa naissance. 
Depuis 2005, la famille s’est agrandie avec la naissance de Grégory en 2007 et d’Émilie en 2016. 
Anecdotes : Pour le bac, Vahé a pris l’arménien en LV1. La langue usuelle à l’oral à la maison. Il a obtenu la note de 15 sur 20. Il a aussi choisi le russe en option. Une langue qu’il a pratiqué avec des enfants polonais de son âge lors des deux années passées à Poigny-la-Forêt. Avec sa sœur jumelle, Ani leur langue naturelle est le français.