24/05/2022

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Quel que soit son débit, la vie d’un cours d’eau n’est pas toujours un long fleuve tranquille et bien souvent de la faute de l’homme. La Rémarde n’échappe pas à cette règle. Quelques rappels s’imposent…

Garante de notre avenir et de notre bien-être, indispensable, l’eau a toujours accompagné les hommes qui se sont établis, il y a fort longtemps, à proximité. Teinturerie, tannerie, moulins sont les vestiges de son utilisation les siècles derniers dans notre ville. Ici ou ailleurs, certaines de ces industries, polluantes, ont conduit parfois à un véritable désastre nous obligeant, tous, à reconsidérer l’importance écologique de nos cours d’eau…

Si tout le monde s’insurge contre la pollution constatée dans la mer, il n’en est pas de même pour les cours d’eau et notre rivière est encore aujourd’hui victime de nombreuses incivilités accidentelles mais aussi délibérées !

Aujourd’hui la Rémarde coule tranquille ou impétueuse, surveillée pour ses sautes d’humeur par la GEMAPI (La GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations, une compétence confiée aux intercommunalités). La surveillance physico-chimique, hydrologique, écologique est réalisée par les 2 techniciennes rivières et les 3 gardes-rivières qui composent l’équipe GEMAPI de Rambouillet Territoires. Ils sont habilités à intervenir sur le parcours de la Rémarde. Ils ont en gestion l’entièreté du bassin versant composé de la Rémarde et de ses affluents à savoir, l’Aulne, la Rabette et la Gloriette qui représentent un linéaire de 110 kilomètres.

Il est aussi possible de suivre en temps réel son niveau et son débit, sur le site internet de Vigicrue, à la station de Saint-Cyr-sous-Dourdan.

Des constats récurrents sur la commune
Rejets d’hydrocarbures, de polluants agricoles, de peinture, de déchets en tout genre : sacs poubelles, couches, canettes, sacs pour déjections canines, mégots, restes de taille, de tonte, de déchets des poulaillers, roches pour barrages illicites… on ne les citera pas tous…

Voilà ce que les agents des services techniques, les gardes-rivières, les particuliers ont rencontré sur le cours de notre rivière ces derniers mois !

Constatations, dépollution, information et prévention : le rôle des techniciens de l’eau
En cas de pollution ou d’actions contraires au code de l’environnement (comme des travaux non autorisés), les gardes-rivières de Rambouillet Territoires dressent un rapport de constatation et alertent les autorités compétentes locales et départementales : gendarmerie, police de l’eau, OFB (Office Français de la Biodiversité), DDT (Direction Départementale des Territoires). Ils recherchent la source de la pollution et sa nature et dans le cas des hydrocarbures, ils la confinent à l’aide de barrages flottants absorbants les polluants. Ils font ensuite appel à un prestataire pour faire des prélèvements et des analyses et enfin ils surveillent la présence d’effets secondaires et la mortalité éventuelle sur le cours d’eau. Dans certains cas l’intervention rapide des SDIS (Services Départementaux d’Incendies et de Secours) est nécessaire pour les événements de grande ampleur comme cela a été le cas sur la Rémarde en 2021 (pollution au fioul). La récupération et le traitement des produits polluants pouvant être réalisés dans un second temps par une société extérieure lorsque cela est possible (pollution non miscible à l’eau).

Les interventions effectuées par les gardes-rivières font l’objet d’un compte-rendu informatif et de poursuites pour toute infraction constatée. Ainsi lors d’une visite en mars 2022 de 3 des agents, une pollution a été constatée. L’infraction a été signalée à l’auteur mais aussi aux instances compétentes. De même certaines infractions comme la présence d’entraves au bon écoulement de la rivière font l’objet d’une constatation et d’un courrier envoyé aux propriétaires riverains.

La réglementation a de nombreux objectifs, parmi lesquels :
- Eviter les rejets directs dans les rivières ;
- Réduire la contamination des milieux par des produits toxiques ;
- Protéger les espèces et la continuité écologique ;
- Limiter l’artificialisation des cours d’eau et garantir un débit minimum.

Selon l’article L216-6 du code de l’environnement :
« Le fait de jeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux superficielles, souterraines ou les eaux de la mer dans la limite des eaux territoriales, directement ou indirectement, une ou des substances quelconques dont l’action ou les réactions entraînent, même provisoirement, des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune (…) est puni de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. »

Restauration hydro morphologique des cours d’eau
Les riverains propriétaires de terrains jouxtant la Rémarde ont des droits mais aussi des devoirs, renseignez-vous (Article : Gestion des berges, entretien de la ripisylve, Éclair n° 160 de semptembre 2021).

Le garde-rivières définit un geste d’aménagement, un équilibre considérant le lien homme-rivière tout en préservant l’équilibre écologique indispensable. Il décide de la physionomie du cours d’eau : ainsi certains secteurs seront entretenus « jardinés » et d’autres gérés selon une vision plus naturelle conservant certains embâcles et la végétation native installée. Le rétablissement d’un fonctionnement normal et le retour d’habitats naturels, indispensables au bon état écologique est la ligne de conduite générale.

Il est essentiel de rappeler que les eaux pluviales recueillies par les avaloirs sont connectées au milieu naturel récepteur (cours d’eau, étang, rivière, fleuve, mer...). Un message clair pour tous : ne plus rien jeter dans les avaloirs (produits chimiques, mégots etc.)

« Le chemin de l’eau : du ciel à la rivière »
3% de l’eau de la planète est douce et seulement 1% est à l’état liquide…
75% des ressources en eaux douces proviennent d’endroits de captages en zones naturelles ou boisées

Grâce aux rameaux verts de la canopée, au tapis végétal à leurs pieds et aux réseaux de racines et de radicelles, les arbres divisent la violence de l’orage, éparpillant les trombes d’eau en gouttelettes qui rejoignent le sol et parcourent le long des racines leur route vers la nappe et la rivière : c’est le pouvoir que détiennent les zones naturelles, les forêts qui jouent un rôle majeur dans le cycle de l’eau.

Dès l’arrivée de la pluie, les feuilles interceptent les gouttes d’eau en laissant glisser une partie sur l’humus tandis qu’une autre partie repartira évaporée par les rayons du soleil et une troisième par le phénomène de transpiration des arbres. Puis l’eau suit le trajet des racines qui jouent un rôle primordial en renforçant la capacité de rétention des sols et en assurant la filtration. Une partie de cette eau sera utilisée pour la vie de l’arbre et une autre sera stockée.

Une double fonction de filtration, physique et chimique et un chemin tout tracé
Le sol riche et préservé par le couvert végétal qui le nourrit, recycle les composés minéraux et organiques contenus dans l’eau de pluie grâce à l’activité des bactéries, champignons et petits organismes présents. Cet univers est le lieu de mécanismes complexes et de processus chimiques qui donnent à l’eau ses qualités et la débarrasse d’éventuels polluants.

C’est ensuite tout un réseau de micro cavités, un immense dédale racinaire de drainage vertical et horizontal qui permet aux eaux de surface de s’écouler, elles seront réabsorbées par la végétation ou elles se dirigeront vers les nappes souterraines.

Les zones naturelles ou boisées assurent la protection des sols, la filtration de l’eau, la réduction des pollutions et permettent à une eau plus saine de suivre le chemin vertical mais aussi horizontal rechargeant les ruisseaux, rivières, fleuves, nappes qui forment le réseau hydraulique.

L’eau est stockée en profondeur mais aussi en surface sous diverses formes : étangs, mares, tourbières, forêts alluviales, cours d’eau. La diversité des espèces y est exceptionnelle, adaptée et forme le maillage de nos espaces humides.
ATTENTION FRAGILE !
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